dimanche 8 novembre 2009

Forum Madagascar: LA VENTE DE CHARBON EN PROGRESSION





La déforestation gagne du terrain, avec l'exploitation sauvage des périmètres plus ou moins protégés. Tout se transforme en charbon de bois. On comprend maintenant la raison des feux de brousse au alentours de la commune d'Ambondromamy, située à 130 km de Mahajanga. Le commerce du charbon de bois à Amborondolo, dans la commune de Maevarano, au PK 421 vers Mahajanga a multiplié en l'espace de quelques mois. Tous les habitants de cette partie s'adonnent à faire brûler la forêt pour en faire un commerce juteux de charbon de bois. Si au début, il n'était qu'un seul vendeur, aujourd'hui on peut en trouver plus d'une dizaine tout le long de la route. La belle forêt qui a entouré la commune de Tsaramandroso n'est plus qu'un fouillis de troncs d'arbres desséchés par les incendies. Aucun arbre n'a été épargné, en particulier dans le village de Maevarano. Les vendeur de charbon de bois se sont installés au bord de la route nationale dans le village d'Amborondolo près d'Ambatoloaka. Dernièrement, les voyageurs d'un taxi-brousse en direction de la capitale n'ont pu trouver un endroit pour se soulager lors de la petite récréation à cet endroit. Aucun buisson ni bosquet pour faire son besoin. Avant, c'était pourtant un lieu très rafraîchissant et ombrageux. Bientôt, tout le monde devra payer des actes de destruction des inconscients. En fait, l'exploitation du charbon de bois est régie par des règlementations spécifiques. Il faudrait appliquer les textes et lois. A croire que les responsables ne font que constater les dégâts de cette déforestation criminelle.

Les conséquences sur le climat sont, en outre, sans commune mesure. D'une part, le réchauffement entraîne des bouleversements comme les inondations avec d'abondantes précipitations, ou comme les sécheresses durables. D'autre part, le sol perd de plus en plus sa protection végétale, et devient aussi stérile. C'est les profits à court durée ne valent pas les pertes à plus ou moins longues échéances.

Forum Madagascar: LES CRIS DU SUD DANS UN RECUEIL

LES CRIS DU SUD DANS UN RECUEIL


Ce livre relate en 80 pages les difficultés et les désirs d'un peuple assoiffé de progrès. L'insuffisance dans la scolarisation en constitue la pierre d'achoppement. L'ONG Andrew Lees Trust a recueilli et réuni des témoignages de villageois Antanosy pour faire entendre la voix des habitants de la partie Sud de la Grande Ile. Ils ont entre 22 et 83 ans, mais ils ont en commun l'ambition et la soif d'apprendre des gens du Sud. Fanja, 22 ans, veut suivre des cours de formation de tissage de tsihy afin d'améliorer la qualité de ses produits. « Mes amies seraient aussi intéressées », assure-t-elle. Olina, 83 ans, elle, est reconnaissante envers ses parents de l'avoir envoyée à l'école où elle a pu apprendre à coudre, à cuisiner et à parler français. Son regret, c'est de n'avoir pas pu envoyer ses enfants au-delà des classes primaires. L'abandon scolaire est l'une des situations déplorées par tous ceux dont les voix ont été recueillies et réunies dans un ouvrage par l'Organisation non-gouvernementale (ONG) Andrew Lee Trust (ALT). Et cela, parce que les parents manquent de moyen. Ce problème avait existé depuis plus de quarante ans, mais les années qui ont passé semblent ne rien avoir changé. Jean Claude, 39 ans, aurait « tellement aimé voir ses enfants recevoir une éducation », mais n'ayant « pas assez d'argent » pour les envoyer à Tolagnaro, il souhaiterait que le gouvernement puisse construire une école dans son village. Avec l'implantation de Qit Madagascar Minerals (QMM) dans l'Anosy, certaines écoles ont été créées dans les villages reculés, rapprochant l'éducation des jeunes enfants antanosy.
Mais d'autres problèmes sont survenus avec l'arrivée de la société minière. Les habitants de cette partie sud de la Grande île craignent pour l'avenir de leur terre, de leur forêt et de leurs autres ressources, autant de richesses que le Sud possède à profusion.
« Voix du changement : Témoignages du peuple villageois Antanosy » réunit sur 80 pages ces peurs et ces cris, mais aussi les espoirs et les rêves des habitants de l'Anosy depuis que QMM s'y est implanté.
« La mine provoque des changements dramatiques dans la vie des villageois ruraux », résume l'ONG ALT dans la partie introductive de son ouvrage. Héritier d'Andrew Lees, directeur de campagne pour l'ONG Les Amis de la Terre, décédé accidentellement dans le Sud de Madagascar en 1994, l'ONG ALT veut perpétuer l'engagement et le courage de l'humaniste qu'était Andrew.


A travers ce recueil, elle souhaite « ouvrir le débat à tous les niveaux, étendre l'audience de la population d'Anosy et promouvoir l'émancipation des personnes les plus vulnérables dans le processus de décisions ».

Forum Madagascar: UN ACCORD BANCAL POUR PARVENIR AUX ELECTIONS EN 2010



Les médiateurs africains chargés de sortir Madagascar d'une interminable crise politique ont mis en place un gouvernement de consensus pléthorique, "bancal" de leur propre aveu, qui aura pour tâche de conduire le pays à de nouvelles élections fin 2010. Après quatre jours de négociations tumultueuses, les quatre principaux dirigeants politiques malgaches -- l'actuel homme fort Andry Rajoelina, le président déchu Marc Ravalomanana, et les anciens présidents Didier Ratsiraka et Albert Zafy -- ont paraphé samedi à Addis Abeba un "acte additionnel" aux accords de Maputo signés le 9 août. Ce texte confirme M. Rajoelina comme président de transition, mais flanqué de deux "co-présidents" issus des mouvances Ravalomanana et Zafy, la mouvance de M. Ratsiraka conservant le poste de Premier ministre, confié à Eugène Mangalaza. Ce dernier devra travailler avec trois vice-premiers ministres, pour superviser le travail des 31 ministres, répartis aussi selon les mouvances. Ce nouvel accord est censé sortir Madagascar de la crise politique née de la contestation populaire du pouvoir de M. Ravalomanana, puis de la chute de ce dernier. L'ex-président avait été contraint le 17 mars de remettre ses pouvoirs à un directoire militaire, qui les avait immédiatement transférés à Andry Rajoelina, l'ex-maire d'Antananarivo devenu son principal opposant. "A un certain moment je n'y croyais plus", a confié à l'AFP le médiateur de la Francophonie, Edem Kodjo, qualifiant l'accord obtenu au siège de l'Union Africaine (UA) de "providentiel" mais "bancal". Il assure que cette "architecture du pouvoir correspond parfaitement à la conception de la vie en société du peuple malgache: on se retrouve ensemble sur un minimum commun". Pour le Commissaire paix et sécurité de l'UA, Ramtane Lamamra, "cette acceptation a marqué le tournant dans les négociations pour dépasser le blocage". Prudent, il note que "même une monstruosité juridique peut représenter une sortie de crise". Au-delà de l'optimisme de façade, les doutes se sont donc clairement exprimés sur la capacité de fonctionner "d'une telle usine à gaz", selon les termes d'un diplomate de l'UA.

Reconnaissant que "le gouvernement fort n'arrivera qu'après les élections", M. Kodjo prévoit "des difficultés dans l'application: tout système de cohabitation est difficile, d'autant plus à quatre".

Forum Madagascar: LE PARTAGE DU POUVOIR S'ANNONCE DELICAT

LE PARTAGE DU POUVOIR S'ANNONCE DELICAT


Les camps politiques rivaux malgaches ont signé samedi l'accord conclu la veille au soir sur la constitution d'un gouvernement d'union nationale après dix mois de crise politique. Selon les termes convenus au siège de l'Union africaine à Addis-Abeba, Andry Rajoelina, qui a pris le pouvoir en mars, restera président mais sera flanqué de deux co-présidents. "Cela a été décidé et accepté par les dirigeants des quatre mouvances et aussi par le président de transition", avait annoncé Rajoelina aux journalistes vendredi peu avant minuit. Quelques heures plus tard, le texte a été signé par le nouveau dirigeant malgache, son prédécesseur déchu Marc Ravalomanana et deux anciens présidents du pays, Didier Ratsiraka et Albert Zafy. Les négociations sur la répartition des ministères devraient débuter dans les prochains jours à Antanarivo. L'accord permettra à Ravalomanana, qui vit en exil en Afrique du Sud, d'installer un proche allié comme co-président et prévoit la levée des poursuites dont il fait l'objet pour abus de pouvoir, ce qui pourrait permettre son retour d'exil. Ravalomanana avait accepté au terme d'un premier accord de partage du pouvoir conclu à Maputo en août de ne pas jouer un rôle direct dans le gouvernement transitoire, mais il refusait que Rajoelina monopolise le sommet de l'Etat. On ignore encore comment s'articuleront les rapports entre le président et ses deux co-présidents. Mais, d'après une source proche des négociateurs, toutes les décisions futures devront être signées par les trois dirigeants. L'Union africaine a fait savoir que Madagascar resterait exclu de l'organisation tant que ce système de gouvernement ne serait pas mis en place et que ne se profileraient pas les élections dont l'accord d'Addis-Abeba prévoit qu'elle devront avoir lieu avant la fin 2010. "La sanction contre Madagascar n'est pas levée. Il faut d'abord que les institutions de transition soient mises en place et fonctionnent et qu'il y ait une feuille de route claire vers des élections", a déclaré à Reuters Ramtane Lamara, président du Conseil de paix et de sécurité de l'UA.

Mais, pour Lydie Boka, spécialiste de Madagascar au sein du groupe de consultant en risques StrategieCo, la crise est loin d'être terminée. "Je m'attends à ce que cette coalition soit fragile, qu'elle ait le 'sang chaud', que chaque camp tente de bloquer l'autre", dit-elle.

samedi 7 novembre 2009

Forum Madagascar: BRUXELLES MENACE DE SUSPENDRE SON AIDE



L'Union européenne a menacé de suspendre 630 millions d'euros d'aide à Madagascar si les dirigeants politiques n'arrivent pas à un compromis sur l'attribution des postes de la transition. Dans un courrier adressé au président de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, le commissaire européen pour l'Aide au développement, Karel de Gucht, a rappelé que « le délai de cent vingt jours » pour que les parties malgaches arrivent à une solution expirait ce jour.

Cette période visait à permettre « à toutes les mouvances malgaches de se mettre d'accord sur un processus politique assurant une transition neutre, inclusive, pacifique, consensuelle telle que définie par les accords de Maputo », signés le 9 août dans le cadre de la médiation africaine.

mardi 3 novembre 2009

Forum Madagascar: FANDRAMA SUR LA SCENE EUROPEENNE

FANDRAMA SUR LA SCENE EUROPEENNE

Après une mini-tournée dans les îles de l'océan Indien, Fandrama rejoindra l'Europe. Le groupe y animera la fête de la Saint-Sylvestre. Peut-on encore considérer Fandrama comme une étoile montante de la musique salegy ? Après avoir examiné son parcours riche de défis et de bonnes surprises, en sept ans d'existence, on finirait certainement par conclure que ce groupe antsiranais se porte bien dans les rangs des stars de la musique salegy. En tout cas, le considérer comme l'ambassadeur le plus marquant de la musique tropicale malgache actuelle ne serait pas déplacé. Sitôt revenu d'une mini-tournée de deux semaines à Mayotte avec cinq concerts effectués, Fandrama fera cap sur La Réunion pour un spectacle à Saint-Denis, ce samedi 7 novembre. «Actuellement, les Réunionnais connaissent bien Fandrama et sa musique. Nous avons pas mal joué là-bas et le groupe a été sollicité à plusieurs reprises sans pouvoir y venir, vu mon statut de député depuis 2007. Maintenant que la situation politique se trouve mal, la musique prime», confie Bemamy Beriziky, leader-fondateur du groupe créé en 2002. Sinon, c'est avec une mini-tournée européenne que le groupe compte boucler l'année 2009. D'abord, avec une virée française qui touchera au moins trois villes, dont Lyon le 5 décembre, Choulette le 12 et Bordeaux à la Saint-Sylvestre. «Malgré notre grand souhait, le groupe n'a plus fêté la fin de l'année à Madagascar depuis quelques années. C'est assez dur, mais on a fait quand même une belle promotion du pays et de sa musique», note Noelson Heriniaina, manager du groupe. Ensuite, les deux derniers mois de l'année offriront à Fandrama l'occasion de parcourir d'autres pays comme l'Allemagne, la Belgique et la Suisse. «Ces pays que nous connaissons bien sont chaleureux avec notre musique. Ce qui est sûr, c'est que le groupe y est déjà pressenti pour quelques festivals de world music, l'été prochain», soulève le manager. Fandrama compte actuellement à son actif trois albums, dont le dernier, «Faut pas rêver», est sorti en juin.

Par son salegy énergique et tonitruant, le groupe demeure une valeur sûre dans le milieu de la musique mafana. Le Prix Donia qu'il a obtenu par deux fois consécutives - en 2008 et 2009 - le confirme. Et apparemment, l'aventure est encore loin de se terminer.

lundi 2 novembre 2009

Forum Madagascar: TENSIONS AU SOMMET INTER MALGACHE





Marc Ravalomanana avait boycotté au dernier moment un sommet à Genève. le 17 octobre sur la crise malgache. « Par principe, il faut régler un problème africain en Afrique » et « le sommet de Genève n'était pas dans l'esprit des accords de Maputo, explique-t-il à 20 Minutes. Ma mouvance n'a jamais été d'accord pour y aller, contrairement à ce qu'a affirmé le représentant de l'ONU, Tiebilé Dramé, qui a dramatisé les choses à Madagascar ». Cette fois, le sommet aura donc lieu, de demain à jeudi, à Addis-Abeba, en Ethiopie. Objectif : poursuivre, sous médiation internationale, les délicates négociations entre les quatre mouvances malgaches sur la répartition des postes pendant la transition politique, avant la tenue d'une élection présidentielle, au plus tard à la fin 2010. Les discussions s'annoncent difficiles, car Ravalomanana réclame désormais le départ de son opposant, Andry Rajoelina, de la présidence de la Haute autorité de transition. Une condition dont la médiation internationale ne compte pas débattre, estimant que ce chapitre est clos depuis qu'un consensus a été annoncé le 6 octobre sur ce point. Lâché par l'armée, Ravalomanana avait remis, le 17 mars, ses pouvoirs à un directoire militaire, qui les avait aussitôt transférés à Andry Rajoelina. Depuis, Ravalomanana vit en exil en Afrique du Sud, mais rêve d'un troisième mandat. A quelques jours du sommet, « le PDG de Madagascar », dont la fortune personnelle est estimée à plusieurs millions d'euros, s'est offert une opération de com pour « dire la vérité aux médias français ».