Forum Madagascar: Les différentes mouvances continuent à prôner des positions radicales. Les négociations n'aboutiront pas sans nouvelles concessions. Le sort des négociations en vue de la résolution de la crise malgache n'est pas encore évident. Outre la polémique autour du lieu de la prochaine rencontre, les différentes mouvances, surtout celles de Ravalo- manana et de Rajoelina, tiennent des positions extrêmement contradictoires. Ce qui rend difficile le consensus. L'ancien président de la République Marc Ravalomanana insiste une fois de plus sur son refus d'attribuer la présidence de la Transition à Andry Rajoelina, comme il l'a réitéré dimanche, dans sa conférence de presse par voie téléphonique au quartier général des légalistes à Bel Air. Une manière pour lui de remettre en cause l'accord du Carlton du 6 octobre portant sur la nomination, entre autres, de Andry Rajoelina à la tête de la Transition. Il a pourtant boudé la réunion des chefs de file des mouvances qui aurait dû se tenir à Genève, du 17 au 19 octobre. Interrogé sur l'issue éventuelle de cette opposition des partisans de Marc Ravalomanana à l'accession du président de la Haute autorité de la transition (HAT) à la conduite du régime transitoire, Fetison Rakoto Andrianirina, chef de délégation aux négociations du Carlton, s'est montré confiant. Il avance que la décision prise par les trois autres mouvances n'est pas valable dans le processus des négociations. «Il est impossible de voir Andry Rajoelina à la présidence de la Transition sans l'approbation de la mouvance Ravalomanana. Il n'est pas ici question d'un processus majoritaire», a-t-il soutenu à l'issue de la conférence de presse à Bel Air. Le membre de la HAT Alain Ramaroson, dont le nom figure sur la liste de la délégation de la mouvance Rajoelina au sommet raté de Genève, n'a pas tardé à réagir contre l'attitude de Marc Ravalomanana. Il a exigé le maintien de la capitale suisse comme lieu de rencontre afin d'entériner la proposition de nominations du Carlton et de trancher sur la répartition des sièges au sein des Institutions de la Transition. «Personne ne doit se plier aux caprices de Marc Ravalomanana qui veut transporter à Addis-Abeba le rendez-vous des chefs de file des quatre mouvances. Alors, c'est Genève ou rien», a-t-il revendiqué hier à son domicile à Andoharanofotsy, en lançant un appel à la fermeté à l'endroit de ses compagnons de lutte. Pour lui, «le pouvoir effectif est dirigé par le président de la HAT Andry Rajoelina».
Joint au téléphone, le vice-Premier ministre Ny Hasina Andriamanjato n'a pas voulu commenter la déclaration d'Alain Ramaroson. Le proche collaborateur politique de Andry Rajoelina a pourtant soutenu dimanche que l'exercice de la fonction du président de la Transition par le président de la HAT n'est plus discutable.
Face à la guerre des déclarations, le numéro 2 de la mouvance Zafy, Emmanuel Rakotovahiny a essayé d'être optimiste quant à l'aboutissement de la prochaine réunion au sommet des quatre parties. Par ses propos, il veut affirmer que ce rendez-vous devrait être décisif pour sortir la Grande île de la crise. «Le fait de programmer la rencontre pour les 3, 4 et 5 novembre et non pour demain n'est pas fortuit. J'espère que tout le monde se mettra d'accord à la suite des tractations», a-t-il déclaré.
Mais cela n'a pas empêché le vice-président de la Transition, suivant l'accord du Carlton, de défendre ce qui a été décidé le 6 octobre. Il a critiqué Marc Ravalomanana de contester la résolution de la dernière rencontre. «Je ne pense pas que les chefs de délégations prennent une décision sans avoir consulté leurs chefs de file. La contestation de l'accord du Carlton par Marc Ravalomanana m'a étonné», a-t-il terminé. Ni la date, probablement les 3, 4 et 5 novembre, ni le lieu du prochain sommet des chefs de file des quatre mouvances politiques ne sont encore fixés. En vue de l'organisation du rendez-vous à Addis-Abeba, les médiateurs du Groupe international de contact ont commencé à consulter les dirigeants des mouvances en fin de semaine.
Emmanuel Rakotovahiny de la mouvance Zafy était parmi ceux qui ont été contactés. Ces derniers jours, d'autres responsables ont exigé le maintien de la prochaine rencontre à Genève.
jeudi 22 octobre 2009
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire